De Brazzaville (Congo) à Douala (Cameroun), 4300
kms par les moyens du bord.
Carnet de voyage de Christian Auvinet
Première partie : La SANGHA
Les voyageurs: Christian Auvinet,
Monique Mathé, Christiane et Richard Pourret.
Pour clore
l’année scolaire, nous décidons de partir une semaine dans le nord du
Congo. Notre projet est de remonter le fleuve SANGHA afin d’approcher les
Pygmées et aller dans un chantier d’abattage en forêt primaire.
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Jeudi 23 juin 1977
8h 35
Vendredi 24 juin
Petit déjeuner : la sempiternelle boîte de « Nescafé »
et de « Nescao » avec du lait concentré. Il fait un temps gris avec
une pluie fine ; un orage passe rapidement mais cela va nous
retarder. Vers 7h 45 nous partons avec nos gros sacs et nos K-way. Nous
traversons OUESSO à pied sous le regard amusé des villageois. Au dépôt d’essence, lieu de rendez-vous avec Mermoz (notre
piroguier) nous attendons un bon moment, la pluie continue, et il fait froid.
Nous sortons nos pulls. Enfin Mermoz arrive ! Notre embarquement se fait
sans mal : les bagages à l’avant, quelqu’un assis sur les nourrices
d’essence au milieu de la pirogue. Elle est assez grande et mesure bien 80 cm
de large.
L’atmosphère est peu tendue au départ, surtout que le
pompiste nous a dit que les pirogues se retournaient souvent avec les coups de
vent….. Les premières lieues de pirogue calment nos nerfs et nous nous
enhardissons à sortir nos
appareils photos. Quelques allées et venues entre l’avant et nos sièges
improvisés nous prouvent que la pirogue ne manque pas d’une certaine
stabilité.
Nous longeons les berges (le courant est moins fort sur les bords). De
petites
cases en bambous surgissent sur le rivage. Par ailleurs la berge est
couverte
de verdure et de grands fromagers lancent bien haut leurs troncs dans
le ciel. La pluie a cessé, et l’eau est bien plate. Le moteur (un
hors-bord
de 100 CV) a des ratés. Regards inquiets des passagers; mais
Mermoz reste
impassible, ce qui en l’occasion est rassurant. Pour le déjeuner
(enfin), nous
nous arrêtons à côté d’une case où 2 chasseurs palabrent. Au
menu :
sardines, rôti, camembert, noix et abricots secs.
Malgré les toussotements du moteur, l’entrain est revenu et chacun s’occupe : changement de pellicule, sieste, Christiane est restée sur sa nourrice, je suis assis sur le capot du moteur, Monique au fond et Richard sur le bord. Vers 18 h nous atteignons KABO. Le chef de chantier Mr Saur nous reçoit courtoisement mais sans chaleur. Il nous offre un copieux repas et une case en bois verni digne d’un trois étoiles. L’exploitation est gérée pour le compte d’une entreprise bretonne.
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Samedi 25 juin
Nous nous levons frais et dispos. Une douche chaude, le
petit déjeuner et Hop ! En route pour le chantier : 50 kms de
piste taillée à vif dans la grande forêt équatoriale. De grands arbres
droits et fiers, avec à 15 m de haut une canopée dense. A l’approche du
chantier, des ornières boueuses rendent la piste difficile. Nous nous arrêtons dans une clairière : C’est le
chargement des billes (20m de long) sur d’énormes grumiers à l’aide d’une pente
comme les égyptiens ! Un bull (bulldozer) pousse la bille le long de la
pente et elle roule jusqu’à sa place dans une remorque.
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La sortie du camion est laborieuse : Il faut un scrapeur qui tire à
l’avant et un bull qui pousse à l’arrière. Ensuite nous allons voir l’abattage
proprement dit. Un prospecteur repère les arbres intéressants (grosseur,
rectitude, essence recherchée..) ; l’abatteur arrive (un Pygmée porte son
matériel) et entame le tronc à la base avec sa tronçonneuse. Il enlève un
quartier du côté où l’arbre doit tomber et attaque de l’autre côté. Environ ¼ h
de travail pour un arbre de 1m 20 de diamètre. Le fût quitte imperceptiblement
sa position verticale -sans bruit- et c’est un craquement épouvantable, un cri
de détresse lancé aux autres frères de la forêt, le magnifique tronc s’abat
dans les fourrés dans un froissement terrifiant
Alors l’équipe des ouvriers s’affaire : l’abatteur
découpe la grume en 2 billes en général, sectionne les grosses branches. Le
métreur mesure la bille et note sur un carnet sa longueur et son essence
(Sipo, Sapelli, Wangé…) et la numérote (des chiffres en relief sur un cylindre
que le métreur frappe avec un marteau.
Ensuite nous allons voir le débardage : pour les
arbres abattus en pleine forêt, un gros bull trace une piste à la force de ses
chenilles. Il laisse derrière lui une trouée de 3 m de large accidentée,
couverte de branchages, d’arbuste, de racines. L’arbre abattu est attaché avec
un gros câble à un treuil énorme derrière le bull ; il laisse dans la
terre fraîche une trace lisse et bien dessinée. Tous les troncs sont rassemblés
dans une « clairière » où les grumiers viendront les chercher.
Comme le chantier est boueux, plusieurs pistes sont tracées que les forestiers
exploitent suivant leur état. Un ouvrier se fait houspiller parce qu’il grille
son maïs au lieu d’aller chercher du gas-oil pour les bulls. Pour le retour,
nous commençons par pousser le pick-up 4x4 mais c’est l’enlisement. Un bull
viendra nous dégager.
On peut se poser la question sur cette méthode d’abattage qui consiste à
sélectionner les meilleurs arbres en laissant aux générations futures une forêt
difficilement exploitable d’un point de vue économique.
A KABO nous déjeunons copieusement avec le chef de
chantier et des forestiers d’un chantier voisin au Cameroun. Mr Saur, notre
hôte nous montre son fusil (un Mauser de bonne taille) avec lequel il a tué un
gorille. Il va chercher sa patte qu’il a conservée au réfrigérateur. Quelque
chose d’énorme, de monstrueux : 18 cm de large !
Le retour vers OUESSO se fait rapidement et nous arrivons à la nuit.
Dimanche 26 juin : Lever
vers 7h 30
Après le déjeuner nous allons avec Fréderic voir un de ses amis Adolphe afin d’organiser le voyage vers LIOUESSO. Le marché est conclu à 18000 CFA (22 € 2016) Aller et retour. Après quelques heures d’attente, c’est le départ.
Tout vibre dans cette Jeep russe de 1939, la portière s’ouvre dans les virages, il faut faire le plein d’huile tous les 30 kms, Le réservoir est un bidon de 50 L placé à côté du passager avant et relié directement au carburateur. Une panne : Alex, le conducteur bricole le Delco avec du fil électrique. Des oiseaux multicolores tournoient dans le ciel ; tout en conduisant, Alex sort son fusil et le donne à un gars : un coup de feu claque et un grand oiseau tombe dans la savane. Nous nous arrêtons et, en nous frayant un chemin dans la brousse à l’aide d’une machette, nous allons le chercher.
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L’oiseau est magnifique avec ses ailes aux couleurs profondes. Le véhicule vibre de toutes ses tôles. Et enfin, vers 15 h, c’est l’arrivée. Les villageois se ruent autour de nous et de la voiture. Nous nous restaurons un peu et nous mettons nos affaires dans les cases qui nous ont été attribuées (le sol en terre séchée bien sûr). La nôtre avec Monique a une pièce sur le devant avec des claires-voies. Nous nous promenons dans le village, une Mama fait une natte en raphia avec des figures géométriques : Un travail tout en finesse et en nuances. Nous buvons du vin de palme et nous dînons à la lumière des lampes « tempête » (Il n’y a pas d’électricité). Au menu : Poulet à la sauce, omelette, bananes plantains. Puis c’est la veillée: Fréderic avec deux Papas - Dans le contexte africain le mot « papa » a un sens affectif exprimant l'idée d’une différence d'âge, mais aussi celle d'un certain respect- nous parle de la mentalité des villages, des Pygmées.
Il nous explique quelques « secrets » sur la
circoncision dans sa région (les forêts). Pendant quelques jours, le patient
est isolé dans une case. Le jour de la cérémonie les femmes, les enfants et les
non-initiés sont enfermés dans une case à l’écart. Les hommes s’enduisent le
visage et le corps de kaolin. Ce sont des danses, des ripailles. L’opération se
déroule mais il faut que le patient ne bouge pas d’un cil ; les initiés le
surveillent de près. S’il bouge ou gémit : il est abandonné ! Puis
c’est la « nuit blanche » ; les initiés projettent du piment
dans les yeux du patient afin qu’il ne s’endorme pas ; ils l’emmènent
danser autour du feu, il doit manger et boire tout ce qu’on lui présente…
Lundi 27 juin: Lever vers 6h Chasse à LIOUSSO
Nous trainons un peu pour le petit déjeuner jusqu’à à 7h 30.
Aujourd’hui nous accompagnons les villageois à la chasse. Ils sont une douzaine
vêtus d’un pagne sur les reins ; ils portent un filet sur chaque épaule
et, soit une lance, soit une machette. Nous progressons dans la forêt pendant 2
kms. Arrêt dans une petite clairière pour un conciliabule ; ils se répartissent
les rôles. Nous ne comprenons bien sûr rien à leur dialecte ; Fréderic
nous traduit. Eux non plus ne comprennent pas le français, mais acceptent bien
les cigarettes.
Nous repartons et,
après un moment, un chasseur attache le bout de son filet à un arbre et le
dévide le long du chemin sur lequel nous progressons. Le chasseur suivant
attache son propre filet et ainsi de suite. Il y a cinq filets qui mesurent
environ 200 m sur un sentier défriché en arc de cercle.
Ensuite chaque chasseur revient sur ses pas et tend son filet en hauteur en cassant des Gongo, grande herbe typique de la forêt équatoriale avec leur tige de 1.5 m et leur feuille unique large et bien dessinée. Au sol le filet est fixé avec des bouts de tige fichés dans la terre. Bien tendu, le filet mesure 80 cm de haut.
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Et c’est l’attente, les oreilles aux aguets. Nous entendons des aboiements
lointains. Quelques minutes encore et un chien arrive en aboyant devant un
petit animal : la gazelle naine s’empêtre dans le filet et un chasseur
bondit et la maîtrise en se faisant taillader un doigt au passage par les
petites cornes du pauvre animal. Une antilope de forêt viendra se prendre
aussi dans le filet. Pendant notre attente, nous nous faisons harceler par une
nuée de moustiques. Pour s’en débarrasser, l’un fabrique un masque avec une
feuille de Gongo, une autre agite une petite branche autour de la tête et moi
je fume ma pipe. Mais ces sales bêtes reviennent aussitôt.
Les chiens aboient, les chasseurs courent ; nous nous
tournons vers Fréderic pour savoir ce qui se passe : un boa a tué un
chien, un chasseur lui a tranché la tête ! En effet un peu à
l’intérieur des taillis, un boa git inerte, la tête sectionnée. La gueule n’est
pas énorme mais paraît-il le boa peut avaler un cabri, un mouton et nous
a-t-on dit un veau ! Fréderic le mesure : 3.5 m de long et bien 10-12
cm de diamètre.
Les chiens se sont dispersés, le gibier aussi. Les chasseurs
démontent les filets et se regroupent dans une clairière, pour se reposer,
croyons-nous.
En fait, ils ramassent des feuilles mortes et les placent dans
une grande feuille. Ce récipient improvisé est placé sur une tige pliée de
manière à faire élastique. Deux chasseurs tournent autour d’un arbre en raclant
l’écorce avec leur sagaie et en lançant des incantations à on ne sait qui.
Fréderic nous explique en riant un peu, que la chasse n’a pas été bonne et
qu’i faut que les esprits de leurs ancêtres leur viennent en aide .Visiblement
Fréderic ne croît pas trop à ce fétichisme. L’atmosphère est assez détendue.
Tout à coup, l’un des chasseurs tranche le lien qui retenait le cerceau plein
de feuilles est envoyé à toute vitesse en pleine forêt à la grande joie de tout
le monde. Les chasseurs repartent.
Fréderic
nous montre l’arbre à caoutchouc (une sorte d’hévéa sauvage) ; lorsqu’on
taillade le tronc, un liquide blanc assez fluide coule goutte à goutte :
c’est du caoutchouc. En le malaxant ou en le faisant chauffer, on obtient une
sorte de tissus fibreux élastique.
Un enfant, pour confectionner un ballon, prend une vessie de
gazelle ou d’antilope et la gonfle. Il s’enduit le ventre avec le caoutchouc
laiteux qu’il étale jusqu’à former une pellicule. Il recouvre alors la vessie
avec cette peau et recommence jusqu’à obtenir le ballon de son
choix !
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Un chasseur nous montre de gros fruits rouges : il y avait un gorille
juste avant que l’on arrive ; nous l’avons dérangé car les gorilles sont
très friands de ces fruits-là.
Les chasseurs attraperont encore une gazelle. Il est temps de
rentrer. Au bout d’un moment tout le monde s’arrête dans une clairière afin de
répartir le résultat de la chasse : Celui qui a attrapé la bête la garde,
mais en donne une partie (par exemple 2 cuissots pour la communauté). Ils
dépècent les bêtes sur place, mais les pauvres chiens qui ont couru toute la
journée n’auront le droit que de lécher les feuilles souillées de sang.
Nous rentrons vers 16 h 30 ce qui nous laisse un peu de temps pour aller
nous laver dans la rivière.
Mardi 28 juin : Tourisme à LIOUESSO
Après le petit déjeuner, Monique et moi partons à la
rivière faire un peu de lessive. Avec des rochers en travers du ruisseau, cela
ressemble bien à un lavoir ; et nous frappons notre linge avec une grosse
pierre…Ensuite, nous écoutons des disques avec Fréderic et nous
déjeunons : gibier en sauce.
L’après-midi nous allons visiter l’école dont il est le
directeur. A côté, un champ est cultivé par les enfants afin de payer les
cahiers et les stylos. Fréderic nous instruit au repiquage du manioc : on
coupe une branche, environ 30 cm de longueur, on la fiche en terre (inclinée) et
on attend 6 mois, c’est tout. Ah il y a une difficulté : En la plantant,
il faut diriger les bourgeons vers le haut ! Un palmier est abattu pour le
vin de palme, il peut donner 6L par jour pendant 2 mois. Il suffit de placer
une calebasse ou un bidon en plastique à la racine des feuilles.
Il est à remarquer que le palmier appartient à celui qui l’abat, comme les
terres appartiennent à ceux qui les cultivent.
Ensuite nous allons à la pêche. Nous empruntons une pirogue qu’il faut
pousser dans les herbes car les eaux sont très basses. La voute de feuillage se
referme au-dessus de nos têtes ; nous devons nous pencher pour passer sous
des arbustes et des troncs abattus. Mais bientôt nous débouchons sur la rivière
LENGOUE et cela va mieux. Pour aider Fréderic, je pagaie également, et je
m’applique, mais soudain crac la pagaie s’est cassée en deux !
Dans un enchevêtrement de troncs et de feuillage, où l’eau est
calme, nous essayons de pêcher. Au bout d’un fil est accroché un plomb et un
hameçon, que nous jetons dans un trou du feuillage. Mais ce n’est pas la bonne
saison, seuls les enfants ramèneront un peu de friture.
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De retour à
LIOUESSO nous allons dire bonjour à Pierre Kouanga qui a été
« boy » à BRAZZAVILLE (il a maintenant 85 ans). Fréderic a donné son
nom à l’école ! C’est dommage que ses idées ne soient plus très
claires parce qu’il doit avoir des tas de choses à raconter. De temps en temps
des expressions typiquement françaises ressortent « Ben mon vieux… »
Nous lui chipons des cabosses de cacao. Ce sont des fruits oblongs d’un jaune
sale qui poussent sur un petit arbuste. Nous suçons ainsi les fèves au goût de
chocolat amer.
Mercredi 29 juin : « La longue marche »
Nous allons visiter un petit village à 12 kms au sud de
LIOUESSO. Comme le terrain est relativement plat, la marche est facile ;
nous sommes dans la forêt primaire avec de très grands arbres mais les bordures
du chemin sont bien défrichées. Bien fatigués en arrivant au village, nous nous
reposons un bon moment dans la « case à palabres ». Un vieux papa
vient se faire photographier ; nous déjeunons. Le village est construit
des deux côtés de la piste : un côté Bantou, un côté Pygmée.
Richard achète une arbalète de 70cm pour les oiseaux. Le Pygmée qui lui
vend a les dents taillées en V (pour la « beauté » nous dit
Fréderic). Nous allons voir l’alambic du village : un vieux tonneau
rouillé dans lequel on chauffe un mélange de manioc et de maïs. Un couvercle
bien hermétique bouche la partie supérieure percé d’un trou afin de laisser
passer un tuyau qui se déroule dans un tonneau d’eau froide. Et
voilà ! C’est un alcool de très mauvaise qualité que les hommes consomment
avec du vin de palme.
Il est 15 heures ; il faut songer à partir. Sur le chemin
du retour, nous apercevons des singes qui sautent dans les arbres ; Sur la
piste, au loin une grande forme noire : un gorille ou un chimpanzé ?
Nous n’aurons pas le temps d’aller lui demander.
Adolphe et Alex
reviennent d’OUESSO, ils ont crevé 3 fois ! Fréderic nous raconte qu’une
nuit, ils avaient crevé mais ils n’avaient pas de colle pour réparer. Alors à
la lumière d’une torche électrique, ils sont partis dans la forêt pour chercher
un arbre à caoutchouc.
Avec un peu de liquide blanchâtre, ils ont réussi à réparer ! Nous
grignotons quelques fruits secs (amandes, noisettes..) et nous nous préparons à
partir de nuit car Adolphe veut rentrer rapidement (il est environ 19 h). Nous
ramenons une femme dont l’enfant est malade (cela fait 8 adultes dans la petite
jeep), plus les bagages bien sûr.
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50 m après le départ : panne d’essence : le tuyau d’alimentation
joignant le réservoir au carburateur (Solex) est débranché.
Panique : si le réservoir s’est vidé nous ne pourrons plus rentrer ;
et l’avion des « Pourret » est le lendemain).
Adolphe parle de compléter avec du pétrole, je crains le pire. Heureusement
le réservoir est à moitié plein. Nous rentrons sans autre incident. C’est
pleine lune et plusieurs villages sont en fête, les tams-tams résonnent, les
villageois dansent.
Jeudi 30 juin:
Les « Pourret » passent la journée à
l’aéroport : L’avion prévu pour MAKOUA est parti pour POINTE NOIRE, celui
d’OUESSO pour LIBREVILLE et le troisième est en panne ! Alors, quand celui
de LIBREVILLE sera revenu de BRAZZAVILLE, il repartira pour OUESSO.
En fait les 2 avions arrivent en même temps. Avec Monique nous
nous renseignons sur les possibilités de monter sur la SANGHA. Nous avons de la
chance : un bateau-pousseur part le lendemain pour BELLA (extrême
limite du CONGO). Il reste à faire viser notre passeport et notre feuille de
route mais la sécurité d’état n’est pas là.
Pour la première fois nous dînons en tête à tête. Il faut se lever tôt (4h
30) pour aller faire viser nos papiers.